CULTE DU SOLEIL ET DE LA LUNE

Grands empire et culte solaire : l’Égypte. Ce sont les Egyptiens qui, avec les Aztèques et les Incas, nous offrent le plus complet et le plus glorieux des cultes solaires. La ville d’Héliopolis ne joua jamais un grand rôle politique, mais elle était la ville du Soleil et les théologiens y élaborèrent les doctrines relatives à Rê, le dieu solaire et à ses diverses formes.
Très tôt, au fur et à mesure que se constituait l’unité de l’Égypte, Rê commença d’absorber les autres divinités égyptiennes. La première fusion des dieux s’opéra vers 3000 avant notre ère. Le pharaon Ménès, qui adorait Horus, le dieu faucon dont un œil était la Lune et l’autre le Soleil, créa la première dynastie et fonda la capitale de l’Égypte unifiée à Thinis, près d’Abydos la ville du dieu Osiris. Puis il choisit un emplacement près d’Héliopolis, le grand centre solaire, pour établir la capitale impériale, Memphis. La mythologie finit par regrouper Horus, Osiris et Rê, et l’idée de dieu solaire devint tellement inséparable de celle de dieu d’État que toutes les divinités locales finirent par revêtir un aspect solaire et, réciproquement, par enrichir le dieu soleil de leurs qualités propres.
Ainsi le Soleil, devenu la plus importante de toutes les divinités, portait-il plusieurs noms : en tant que soleil levant, il était Khépri, au sommet de sa course, il devenait Rê, à son coucher, il n’était plus que le vieillard Atoum, supposé avoir créé le monde à partir d’une pierre surgie du chaos.

 

Les anciens Égyptiens s’étaient concocté un mythe très élaboré pour expliquer les phases de la Lune. Rê, leur dieu Soleil adoré, est un cas assez rare dans la mythologie : il vieillit. Au terme d’une longue et fructueuse carrière qu’il a tout entière effectuée sur Terre, le créateur et maître du monde était devenu quasiment sénile et avait décidé de prendre une retraite bien méritée. Avant de grimper à bord de la barque qui, désormais, l’emporterait lors de son périple quotidien à travers le ciel, il convoqua sa divine tribu et remit les clés de l’Égypte à Osiris, le dieu de l’agriculture. Rê confia la Lune aux bons soins de Thôt, le dieu du calendrier et le patron des scribes, incarné tantôt par un babouin, tantôt par un ibis. Thôt devait prendre la relève du Soleil et monter à l’assaut du firmament à chacun de ses couchers, lorsque l’embarcation de Rê disparaissait dans les tréfonds du monde. Malgré tous ses efforts, il n’a jamais pu empêcher Seth, le méchant frangin d’Osiris, de faire régulièrement un sort à la pauvre Lune. Chaque mois, il prenait la forme d’un gros cochon noir qui la déchirait à belles dents. Thôt récupérait patiemment tous les morceaux de l’astre, qu’il reconstituait petit à petit grâce à sa puissante magie.
La Lune était l’oudjat, l’œil gauche d’Horus. Cette belle gueule de faucon est le fils posthume d’Osiris. Son père avait été découpé en rondelles par Seth. L’épouse d’Osiris, la magicienne Isis, avait récupéré ses restes pour fabriquer la première momie et lui avait insufflé suffisamment de vie pour qu’il lui donne un héritier. Elle protégea Horus des sournoises attaques de Seth, devenu calife à la place du calife, jusqu’à ce qu’il se sente assez costaud pour aller réclamer son dû à l’indigne tonton. La discussion familiale vira au pugilat, au cours duquel Seth perdit ses testicules et Horus son œil gauche. Fort heureusement, Thôt veillait et il recolla les morceaux de l’oudjat. Par ce geste, il restaurait chaque mois l’harmonie du monde, mise à mal par le principe de violence incarné par Seth.
Thôt était aussi un habile diplomate auquel les dieux avaient recours à chaque fois qu’ils se trouvaient dans l’embarras. Rê avait eu deux enfants, Shou et Tefnout, qui à leur tour mirent au monde le Ciel et la Terre, Nout et Geb. Le couple naquit étroitement imbriqué l’un dans l’autre et Rê fut très en colère d’apprendre qu’ils en avaient profité pour concevoir des quintuplés. Il interdit à Nout d’accoucher durant les 360 jours que comptait alors l’année égyptienne. La pauvre ne pouvait garder éternellement sa marmaille dans son ventre, et elle appela Thôt à la rescousse. Il monta voir la Lune, la gardienne du temps, et il lui proposa une partie de dés. À chaque fois qu’il gagnait une manche, l’astre devait lui céder une petite fraction de jour. Lorsque ses gains lui permirent de reconstituer cinq jours entiers, dits épagomènes, Thôt les ajouta à l’année et Nout put accoucher de ses cinq marmots — Osiris, Seth, Isis, Nephtys et Horus le Vieux. Cette nouvelle année de 365 jours est restée opérationnelle durant des siècles en Égypte, jusqu’à ce que les Romains y exportent leur calendrier julien.

 

le soleil : RÂ
Pour les Anciens égyptiens, le Soleil est un être vivant, doté d'une volonté propre et éventuellement vulnérable aux agressions de forces adverses (par exemple, nous connaissons la légende de RÂ et d'APOPHIS ; le serpent Apophis tentait chaque nuit de dévorer le Soleil pour faire régner les ténèbres.
Il naît chaque matin, grandit, puis se retire le soir; C'est Pharaon ( ou  son grand prêtre ) qui le fait renaître chaque jour.

Le soleil est l'astre le plus divinisé en Egypte. Ses représentations étaient très nombreuses.
Tout d'abord, l'une des plus grandes divinités égyptiennes, Amon, considéré comme le père de Pharaon, était assimilé au Soleil. Les temples lui étant dédiés étaient sublimes (sanctuaire de Karnak).
Mais la Soleil n'était pas seulement adoré sous la forme d'Amon, nous savons que le dieu Horus était aussi considéré comme une des représentations de Soleil.

Le Soleil avait donc une place extrêmement importante en Egypte Antique, et on a retrouvé des textes affirmant qu'il était le créateur de toutes choses. Citons pour exemple cette incantation au dieu Râ : "En ouvrant les yeux Râ fit jaillir la lumière sur l'Egypte et sépara la nuit du jour. Les dieux sortirent de sa bouche et l'humanité de ses yeux. toutes choses sont nées de lui, l'enfant qui brille dans le lotus et dont les rayons donnent la vie à tous les êtres".

Il faut aussi souligner la période amarnienne (1372 - 1354 av. JC), qui fut marquée par un culte particulier voué à Aton, le soleil tenant au bout de chacun de ses rayons, terminés par une  main, une croix ankh).

Que ce soit pendant la période amarnienne ou pendant les autres périodes de l'histoire Egyptienne, le Soleil a donc eu une place extrêmement importante.




la lune : IÂH
Elle était le symbole de la nuit, mais nous avons peu de renseignements la concernant.
ce que nous avons retrouvé, c'est l'explication de la manière de laquelle le peuple Egyptien expliquait son éclipse : les étoiles et les constellations étaient considérées comme des divinités. Ainsi ,la déesse Sahu (correspondant à la planète Orion) avait l'aspect d'une truite.
Cette déesse truite était considérée comme très vorace, et il lui arrivait régulièrement de manger d'autres dieux.
Il arrivait donc de temps en temps qu'elle mange la lune, mais les prières de hommes l'obligeaient à abandonner sa "proie", qui de cette manière, réapparaissait dans le ciel !
De manière plus générale, les éclipses étaient expliquées de la manière suivante : un monstre affamé dévorait les planètes, qui étaient relâchées grâce aux cris et aux prières des Hommes.
Il faut aussi noter que la lune était considérée comme l'oeil gauche d'Horus, et soeur jumelle du soleil.

 

Dieu égyptien lunaire.

Thoth était  une divinité lunaire, et quelle que soit la forme qu'il adoptait, il portait un croissant lunaire au dessus de sa tête. Certains égyptologues pensent que les égyptiens assimilaient le croissant lunaire avec le bec incurvé de l'Ibis. On suggère également que les égyptiens avait remarqué que le babouin était un animal nocturne (i.e. lunaire) qui accueillait le soleil dans de bruyants jacassements chaque matin.

Comme il était le messager des dieux Thoth fut assimilé par les grecs avec leur propre dieu Hermès. Pour cette raison, le centre du culte divin de Thoth est toujours connu aujourd'hui sous le nom d'Hermopolis.

 

Particulièrement vénéré à Hermopolis (300 km au sud du Caire), Thoth est représenté sous la forme d'un babouin ou d'un homme à tête d'ibis. Présidant aux opérations intellectuelles, Thoth serait l'inventeur de l'écriture hiéroglyphique : son savoir est reconnu dans le monde naturel, où il est le patron des scribes et des comptables, comme dans le monde surnaturel, où, maître des mots, il est guérisseur, greffier, et enregistre la pesée des âmes dans l'au-delà. Organisateur du calendrier, donc du temps et du rituel, il est considéré, par les théologiens de Memphis, comme la " langue de Ptah " (sa faculté créatrice) et " le coeur de Rê " (siège de sa pensée). Assimilé à Hermès par les Grecs, Thoth reçoit le qualificatif de Trismégiste ("trois fois très grand", en grec), dieu de la Sagesse, dont la doctrine, l'hermétisme, est transmise à la Renaissance dans l'ensemble de textes connus sous le nom de Corpus Hermeticum, qui fait de lui le fondateur mythique de l'alchimie.