CROYANCES

 

 

Tout égyptien devait vivre en conformité avec un code moral et éthique afin d'être bien considéré par ses semblables et être agréable aux dieux. Une vie bien menée favoriserait son passage dans l'au-delà. Le cœur du défunt serait pesé en présence d'Osiris, le dieu de l'au-delà et de Thot qui enregistrerait cette pesée. Si un être humain n'avait pas vécu de façon honorable, il était définitivement détruit. Mais ce jugement défavorable pouvait être influencé par des incantations adéquates pouvant laver le coupable de toute une séries de méfaits. Cette vie dans l'au-delà, imaginée comme très semblable en mieux à la vie terrestre a toujours été une croyance des égyptiens. Pharaon en mourant s'identifiait à Osiris. Ce privilège s'étendit petit à petit à toute la société. Après le décès commençait le voyage vers l'au-delà. Le mort devait posséder un papyrus comportant un ensemble d'incantations "le livre des morts" qui lui permettait de surmonter les obstacles du voyage.

Le coeur du mort est placé sur la balance par Anubis. Sur l'autre plateau se trouve Maât, la déesse de la justice et de la vérité ou la plume qui la symbolise. Les plateaux doivent s'équilibrer.

Lors de la préparation de la momie, avait lieu la cérémonie de l'ouverture de la bouche afin que le mort puisse continuer à se nourrir par la suite. Pour les égyptiens, le cadavre restait sur la terre alors que l'esprit rejoignait l'autre monde. Le corps restait une sorte d'assise pour l'esprit, il fallait donc le conserver au mieux, d'où la momification. Lorsque le corps n'était pas disponible (crémation ou disparition par exemple) une statue pouvait en faire office mais il s'agissait d'un cas particulièrement grave.

La durée de momification était en général de 70 jours, durée symbolisant le temps durant lequel l'étoile Sothis disparaissait de la voûte céleste.

Extraits du livre des morts
"Je n'ai pas commis de vilenies contre les hommes.
Je n'ai pas maltraité les gens.
Je n'ai pas pratiqué le mal dans la Place de Vérité et de la Justice.
Je n'ai pas connu ce qui ne doit pas l'être.
Je n'ai pas commis de péchés.
Je n'ai pas commencé chaque journée en faisant effectuer des travaux que j'aurais dû faire moi-même : ainsi mon nom ne sera pas rapproché de la fonction d'un commandant d'esclaves.
Je n'ai pas blasphémé Dieu.
Je n'ai pas appauvri l'homme pauvre.
Je n'ai pas accompli ce qui est l'abomination des dieux.
Je n'ai pas calomnié un serviteur auprès de son maître.
Je n'ai pas causé de douleur.
Je n'ai pas affamé.
Je n'ai pas fait pleurer.
Je n'ai pas tué.
Je n'ai pas ordonné de tuer.
Je n'ai affligé personne.
Je n'ai pas diminué la part des aliments offerts dans les temples.
Je n'ai pas détruit le pain des dieux.
Je n'ai pas saisi les galettes des défunts glorieux.
Je n'ai pas été l'amant d'un jeune garçon.
Je n'ai pas forniqué sur la Place Pure appartenant au dieu de ma ville.
Je n'ai rien soustrait au boisseau.
Je n'ai pas diminué (le chiffre de) l'aroure.
Je n'ai pas fraudé à propos (de la surface) des terres cultivées.
Je n'ai pas ajouté au poids de la balance.
Je n'ai pas faussé le peson de la balance.
Je n'ai pas retiré le lait de la bouche des petits enfants.
Je n'ai pas dépouillé le petit bétail de ses pâturages.
Je n'ai pas pris au filet les oiseaux dans les roselières des dieux.
Je n'ai pas pêché de poissons dans leurs marais.
Je n'ai pas repoussé l'eau en sa saison.
Je n'ai pas établi de digue sur une eau courante.
Je n'ai pas éteint un feu qui brûlait.
Je n'ai pas omis les jours destinés aux offrandes.
Je n'ai pas détourné le bétail faisant partie du cheptel divin.
Je ne me suis pas opposé à Dieu lors de ses sorties processionnelles.
Je suis pur! Je suis pur! Je suis pur! Je suis pur!"

Lors de la momification, le foie, les poumons, l'estomac et les intestins étaient retirés du corps et déposés dans quatre vases canopes.


Pour assurer la survie dans l’au-delà de tous les éléments qui constituent la
personnalité humaine, les Égyptiens ont, au cours des siècles, multiplié rites,
pratiques magiques et textes de protection, car cet au-delà est un monde
dangereux où le mort risque à tout moment d’être annihilé par les redoutables
puissances du mal.

La protection initiale à assurer est la conservation perpétuelle du corps, de
sorte qu’il puisse continuer à vivre dans la tombe et que les principes
immatériels de sa personnalité puissent trouver en lui un support permanent. Ce
souci a donné naissance à la momification, dont les rites sont à la fois
matériels, pour soustraire les chairs à la putréfaction, et magiques, pour faire
appel aux puissances supérieures, notamment à Isis, Nephtys et Anubis, dont
l’intervention permettra au mort pour qui les rites ont été accomplis de devenir
l’«Osiris», comme elle a permis à Osiris de ressusciter et de devenir le
souverain de l’empire des Morts, l’«Occident».


La momification était pratiquée dès 2700 avant J.-C., comme le montrent les
objets, et parfois même des restes humains, retrouvés dans les tombes. Réservée
d’abord au roi et à ses proches, elle s’étendit à toute la population et resta
en honneur jusqu’au Ve siècle de notre ère. C’est, fondamentalement, une
dessiccation artificielle du corps. Celle-ci est obtenue par salage, dans une
masse de natron sec. Ce produit, un carbonate hydraté de soude, se trouve en
abondance en Égypte, au Ouadi Natroun et en bordure du désert libyque.
Pour être momifié, le cadavre était remis à des prêtres spécialisés qui
enlevaient tous les éléments susceptibles de se corrompre: le cerveau est retiré
du crâne par les narines au moyen de crochets en bronze et d’un dissolvant
végétal; les poumons, le cœur, les intestins, etc., sont enlevés par une
incision dans l’abdomen faite avec un couteau de pierre. La cavité est
rituellement nettoyée et purifiée, puis recousue. On recouvre ensuite le cadavre
de natron solide dans lequel il séjourne pendant soixante-dix jours. Il est
alors lavé ; les cavités – crâne, poitrine, abdomen – sont remplies de résine et
de tissus imprégnés d’aromates, de façon à redonner au corps les formes de la
vie. Les viscères, lavées au vin de palme, sont placés dans quatre vases, les
canopes, au couvercle à l’origine en forme de tête humaine; ces couvercles
revêtent ensuite l’aspect de tête de singe, de chien et de faucon, un seul
restant anthropomorphe: ce sont les 4 enfants d’Horus. Les canopes sont enfermés
dans un coffre et placés près du cercueil.


Le corps, recouvert d’huile parfumée et frotté de myrrhe après le lavage, est
enveloppé, membre par membre, dans des bandelettes de lin imprégnées de gomme.
Les doigts, particulièrement fragiles, étaient souvent enfermés dans des
doigtiers d’or ou d’argent. Au cours de ces diverses opérations, la protection magique
du corps est surtout assurée par la récitation de formules religieuses. De plus, on enferme
dans le réseau des bandelettes, en des points bien définis par le «Rituel de
l’embaumement», des amulettes de faïence ou de métal précieux, destinées à
constituer, avec les bijoux, une véritable armure de protection magique. Pour
finir, le corps est enveloppé dans un ou plusieurs linceuls bien ficelés, puis
on pose un masque sur le visage, à l’image du mort. La momie est placée dans un
sarcophage: de forme rectangulaire à l’origine, il devint anthropomorphe vers
1700 avant J.-C.

Le cadavre ainsi préparé va encore être l’objet de toute une suite de rites
avant d’être déposé dans la tombe. Remis à la famille par les embaumeurs, il est
pleuré rituellement dans la maison par les pleureuses, en majorité
professionnelles; un cortège se forme ensuite, qui emporte sarcophage et
mobilier funéraire jusqu’au tombeau. Souvent il faut traverser le fleuve ou des
canaux pour arriver jusqu’au cimetière, le transport se fait alors en barque.
Arrivé en bordure du désert, le cercueil est placé sur un traîneau que tirent
des vaches. Pendant tout le trajet, deux femmes personnifient Isis et Nephtys qui veillent
sur le corps; les prêtres funéraires encensent le cercueil et récitent les
formules liturgiques. À l’entrée de la tombe, un prêtre, ou souvent le fils aîné
du défunt, procède au rite essentiel de l’ouverture de la bouche , rite qui est
censé rendre au mort l’usage de ses différents organes: parole, ouïe, vue,
mouvement, etc. Au cours de la cérémonie, un bœuf est immolé, puis la femme du
défunt prononce l’adieu au mort. Le cercueil est descendu dans le caveau avec
tout le mobilier funéraire. Désormais, le mort va vivre à jamais dans la tombe,
mais son premier devoir est de réunir, dans la chapelle qui précède ou surmonte
le caveau où il repose, les assistants qui ont participé à la cérémonie: il leur
offre un banquet qu’il préside en effigie.


La forme de la tombe a évolué au cours des âges. Simple trou circulaire à
l’époque la plus ancienne, elle est devenue ovale, puis rectangulaire, quand la
forme des habitations des vivants est passée de la hutte ronde primitive à la
maison de briques des premières dynasties. C’est que la tombe est la «maison
d’éternité», demeure du mort. Elle comporte une partie scellée pour toujours, le
puits funéraire où est déposé le cercueil avec son mobilier, et une partie
ouverte, la chapelle, où le public peut accéder et où les prêtres funéraires
viennent rendre le culte, essentiellement déposer les offrandes alimentaires
pour lesquelles une table d’offrandes est prévue devant l’effigie du mort,
statue ou stèle.
La fourniture des offrandes au mort est impérative, car ce n’est que grâce aux
aliments qu’on lui apporte qu’il peut continuer à vivre dans le monde
souterrain. C’est pourquoi, de leur vivant, les Égyptiens s’assurent
matériellement de cette fourniture en établissant soit avec leurs enfants, soit
avec le clergé d’un temple, des contrats qui affectent une partie de leur
propriété à l’entretien du culte funéraire. À la haute époque, les offrandes
étaient assurées par «virement»: une part des offrandes destinées à la tombe
royale étant «virées», par faveur du pharaon, de la chapelle de la pyramide aux
tables d’offrandes des privilégiés. Cela explique pourquoi, dans l’Ancien
Empire, les tombes privées, ou mastaba , étaient toutes groupées autour de la
pyramide royale: à jours fixes, les prêtres du culte funéraire du pharaon
parcouraient les tombes privées pour répartir les offrandes alimentaires.
Par surcroît de précaution, on représentait, sur le mur de la chapelle, le mort
assis devant une table d’offrandes surchargée de provisions. Magiquement, ces
provisions pouvaient, si un passant ou le mort lui-même prononçaient les
formules rituelles, se changer en nourritures réelles. C’est là l’origine des
scènes figurées sur les parois des tombes, scènes qui prirent de plus en plus
d’ampleur au cours des siècles: toutes les étapes de la préparation de la
nourriture, depuis le labourage des champs jusqu’à la moisson et la fabrication
du pain ou de la bière, sont représentées. Ainsi, le mort était assuré de ne
jamais manquer de nourriture puisque ces scènes pouvaient toujours devenir
réelles par puissance magique.

La momification, l’aménagement de la tombe et la fourniture de mobilier et
de nourriture pour maintenir la vie dans l’outre-tombe ne sont qu’un des aspects
du culte funéraire. Il faut aussi mettre à la disposition du mort les moyens de
se défendre des dangers qui le guettent dans l’au-delà et risquent de le faire
mourir une seconde fois, mort qui serait alors sans recours. Cette protection
est assurée par l’ensemble des Textes funéraires . Composés d’abord à l’usage
exclusif du roi, ils furent progressivement adoptés par le vulgaire, suivant un
processus que l’on appelle souvent la démocratisation des rites funéraires. Ils
doivent à leur origine royale de mêler, souvent de façon inextricable, deux
concepts différents de l’au-delà, l’un chthonien, lié à Osiris, l’autre céleste
et lié à Rê.


Osiris ressuscité est devenu le souverain des morts, le «chef des Occidentaux».
Son royaume souterrain est à l’image de l’Égypte: il comprend des champs qu’il
faut irriguer, cultiver, moissonner; les morts sont chargés de ces travaux.
Pharaon mort n’était pas exempt de ces besognes, aussi les textes funéraires
royaux préfèrent-ils se référer à une autre conception de l’au-delà, qui admet
que les âmes rejoignent la barque du Soleil dans sa course céleste: le roi, fils
de Rê, rejoint son père. Les rituels lui fournissent de multiples moyens pour ce
faire, les pyramides notamment: la pyramide à degrés de Saqqarah, la première,
formait un escalier pour atteindre le ciel; quant aux vraies pyramides, figurant
un rayon solaire, elles permettaient au pharaon de se joindre à l’astre
lui-même. Les deux conceptions apparaissent, non sans conflit, dans les plus anciens
textes funéraires connus, les "Textes des pyramides", gravés sur les parois des
chambres sépulcrales des rois de la fin de la 5e et 6e dynastie. Ces textes
constituent un ensemble de recettes magiques qui permettent au roi de se
protéger de tous les dangers dans l’autre monde, et de participer éternellement
à la glorieuse navigation de la barque solaire. Pour concilier les conceptions
solaire et chthonienne, on admet que, le soir, la barque solaire descend dans
l’autre monde où elle parcourt le royaume d’Osiris sur le Nil-d’en-bas. De
multiples dangers la menacent au cours de cette navigation nocturne, et le texte
fournit les incantations nécessaires pour les surmonter.
Destinées d’abord au roi seul, ces formules furent usurpées par les morts
ordinaires et passèrent dans les "Textes des sarcophages" , peints sur les
parois des cercueils du Moyen Empire, puis dans le Livre des Morts qui, à partir
du Nouvel Empire, est déposé dans le caveau des morts qui peuvent l’acquérir. Le
"Livre des Morts"  a recueilli non seulement un grand nombre de formules
élaborées dans les Textes des pyramides  et les Textes des sarcophages , mais
aussi beaucoup de recettes magiques d’origine diverse, destinées à faciliter la
vie dans l’autre monde. Parmi les plus caractéristiques sont les formules dites
de «sortir au jour», qui doivent procurer au défunt la liberté de mouvement et
la possibilité de quitter son tombeau pour se promener à l’extérieur.
 
Pharaon "s'est envolé au ciel". Il va rejoindre son père Rê à bord de la barque
solaire et accompagner le dieu dans sa course céleste. Les vivants vont le
conduire à sa dernière demeure et procéder, avec un faste sans pareil, aux rites
funéraires qui lui ouvrent les portes de l'éternité. Ci-dessous : Intérieur de
la tombe de Ramsés 2.Plusieurs semaines se sont écoulées depuis la mort de pharaon.
La momie du souverain quitte enfin la salle des embaumements. Déposée dans un
sarcophage richement orné, elle est transportée jusqu'à sa sépulture, sur la rive
occidentale du Nil, là où "le soleil disparaît". Le cercueil traverse le fleuve
dans une grande barque décorée et surchargée de fleurs, enfermé dans un coffre
peint déposé sous un baldaquin. Les pleureuses, le buste découvert, égrènent
leurs lamentations. Le prêtre, vêtu d'une peau de léopard, procède à des
fumigations d'encens et récite des formules sacrées. Dans d'autres barques
suivent la famille, les amis et les serviteurs du défunt, ainsi que les objets
et offrandes qui sont déposés dans la tombe. Parvenue sur la rive opposée, la
dépouille de Pharaon est chargée sur un traîneau tiré par des boeufs. Le cortège
se reforme, pendant que les prêtres continuent les fumigations et chantent des
hymnes à la gloire du disparu.
La procession arrivée à destination, le sarcophage est dressé devant la porte du
tombeau. La reine s'agenouille et prononce l'Adieu aux morts. Le prêtre procède
à la cérémonie "d'ouverture de la bouche et des yeux". Avec une herminette de
bois et un ciseau, il touche le visage de Pharaon qui, ainsi rendu à la vie,
peut de nouveau parler, manger et voir. Après différents rites sacrés, un animal
est sacrifié.
Le sarcophage est enfin descendu dans la tombe et déposé dans une cuve en
granite. Les vases canopes contenant les viscères momifiés du roi, le mobilier
funéraire et les offrandes sont disposés dans la chambre funéraire et les
magasins attenants. La cérémonie prend fin avec un banquet funéraire ponctué de
chants accompagnés à la harpe. Puis la "demeure de millions d'années" de Pharaon
est hermétiquement fermée. Un mur en briques est construit devant l'entrée et
dissimulé avec des pierres et du sable. Désormais, la deuxième vie de Pharaon
commence. Le roi va accéder à sa destinée privilégiée et vivre parmi les dieux.
Le culte du défunt sera célébré par les prêtres royaux dans un grand temple
indépendant, généralement assez proche du tombeau.

Rien n'est trop beau ni trop cher pour gagner la vie éternelle. La sépulture de
Pharaon est mise en chantier dès l'avènement du souverain, et la construction de
sa "demeure d'éternité" est l'oeuvre de sa vie. La tombe est la maison du mort.
Celui-ci y poursuit une existence semblable à celle qu'il menait sur terre.
Toutes les dispositions sont prises pour faciliter ses conditions d'existence
dans ce tombeau indestructible. Le mobilier funéraire, des objets de toilette,
de la vaisselle, des vêtements, des tissus, des armes, des jeux et même les
momies de ses animaux familiers permettent au défunt de reprendre son existence
habituelle.
Des aliments et des boissons en quantité sont disposés sur des tables
d'offrandes pour éviter que le mort ne soit tourmenté par la faim et la soif ;
faute de quoi il serait forcé de manger ses excréments et de boire ses urines...

Il suffit que le défunt soit représenté dans son environnement pour qu'il
continue d'en jouir. Ainsi, peintures et fresques figurant Pharaon jeune et en
pleine possession de ses moyens devant une table chargée de victuailles ou
veillé, tel Osiris, par les déesses Isis et Nephtys, ornent les murs de la
chambre funéraire. La croyance veut que les images et les inscriptions puissent
s'animer et permettre à Pharaon de revivre parmi les siens, de se livrer à ses
passe-temps favoris ou de choisir parmi les nombreux mets des menus d'offrandes.

A partir du Nouvel Empire, le souverain dispose de son armée de serviteurs, les
shaouabtis, figurines en bois, en pierre ou en faïence. Des statuettes de femmes
nues aux caractères sexuels exagérés, les "concubines du mort", favorisent aussi
l'exercice des fonctions sexuelles dans l'au-delà.

 

La momification, la conservation des corps, était décrite dans les anciens
Textes des pyramides. À la mort d'Osiris, dieu des morts, le cosmos fut jeté
dans le chaos et les larmes des dieux se transformèrent en matières pour
momifier son corps, et notamment du miel, des résines et de l'encens. Avant que
la pratique de la momification ne voie le jour, le corps était placé dans la
position d'un fœtus endormi et mis dans une fosse avec certaines possessions
personnelles du défunt, par exemple des poteries et des bijoux. La fosse était
ensuite comblée avec du sable, qui absorbait l'humidité corporelle, ce qui le
préservait.
La momification des corps en Egypte remonte à 2400 av. J.-C. et fut conservé
jusqu'à la période gréco-romaine. Le mot «momification»
vient de l'arabe «mûmiyâ», signifiant bitume, une substance qui fut utilisée
pour la première fois dans le processus de préservation au cours de la période
tardive.